DURÉE PRÉVUE : Du 18 mars au 3 août 2011. Itinéraire prévu : Arrivée à Johannesburg, Afrique du Sud le 18 mars. Ensuite, direction Namibie, Botswana, Zimbabwe, Zambie, Mozambique, Tanzanie, Kenya, Éthiopie, Soudan, Égypte ?...Israël ? Peut-être Jordanie ? On ne sait ! Traversée en Grèce ou Italie ? encore incertain ! Mais la fin du voyage est prévue à Frankfurt en Allemagne le 3 août prochain !



Alors, suivez-nous dans notre folle aventure qui promet beaucoup de péripéties et de rebondissements de toutes sortes ! Il nous fera plaisir de partager avec vous nos états d'âme vécus à travers ces moments exceptionnels, tant agréables que difficiles.



mardi 28 juin 2011

TRAVERSÉE MÉMORABLE VERS L'ÉGYPTE

MERCREDI 22 JUIN

Toute la paperasse administrative effectuée aux douanes, c'est sous une chaleur absolument pas endurable que nous faisons la queue, avec la moto...habillés avec nos manteaux, car il n'y a pas de place dans les bagages et on doit laisser la moto sur le quai car elle ne prend pas le même bateau que nous. La moto arrivera quelques jours plus tard sur une barge, avec tous nos bagages...je n'aime pas vraiment ça, laisser tout sur la moto, mais nous n'avons pas le choix. Depuis quelques mois, ils ne donnent plus la permission de mettre les motos sur le même traversier que les passagers.

Nous n'avons pas réussi a avoir une cabine en première classe, tout étant réservé, alors on se retrouve en deuxième classe avec tous les gens, tassés, mais au moins... dans une salle climatisée. Quelle aventure nous avons vécu !


Nous sommes les seuls blancs dans notre salle parmi environ 200 personnes. Nous sommes "assis" (pour la nuit) sur des bancs, pour la traversée qui durera 18 HEURES ! : de 18h mercredi jusqu'au lendemain, midi ! Il y a de l'espace pour trois personnes par banc. Pour ce qui est du bateau, il est d'une propreté...quasi inexistante, et je passerai sous silence l'état des toilettes ! Tous ces gens, les toilettes, la nourriture...toutes ces odeurs mélangées ensemble donnent à l'air ambiant quelque chose de...disons très particulier. J'ai mis des heures à me débarrasser de cette odeur dans les narines !


Pat et moi sommes dans une section avec deux bancs face à face, et les partageons avec deux petites familles : un couple avec un BÉBÉ NAISSANT DE 3 SEMAINES, PESANT À PEINE 5 LIVRES, et un autre couple avec une petite fille de 2 ans !

Ils sont très gentils et essaient de communiquer avec nous, même s'il ne parlent pas anglais. Nous nous faisons des amis, le temps d'une traversée.

MAIS LAISSEZ-MOI VOUS RACONTER 4 ANECDOTES TRÈS DRÔLES

ANECDOTE NO 1 :
Durant la traversée, la jeune mère me met son bébé dans les bras pour me le montrer et pour que je le berce, le temps d'un petit repos pour elle.




Le lendemain matin, à un moment donné, elle couche son bébé à côté de moi et me donne un biberon. Comme je le prends et regarde le biberon, Pat me dit : elle s'en va ! Je lève les yeux et effectivement, elle est partie avec son mari ! Et moi, j'ai le bébé... Évidemment, après quelques minutes, il se met à pleurer...je lui donne son biberon, je le berce et il s'endort. Elle revient au bout d'une heure, me sourit et reprend son bébé, le plus naturellement du monde !

Question : Auriez-vous laissé votre bébé naissant avec deux étrangers sur un traversier, pendant une heure ? Complètement une autre culture, n'est-ce pas !

ANECDOTE NO 2 :
La mère de l'autre enfant réussit à endormir la petite et la couche par terre, sur des ceintures de sauvetage en guise de matelas, à nos pieds à Patrice et moi. Elle se retourne et s'en va...avec son mari...me laissant aussi son enfant endormi...pour l'instant. Patrice rit et me dit : pourvu qu'elle ne se réveille pas, car elle n'est pas très sociable ! Décidément, ils m'ont élue comme gardienne. Car ces deux épisodes de "bébé" se produisent à quelques minutes d'intervalles. C'est à croire qu'ils se sont donné le mot...

Et devinez quoi ? Bien évidemment la petite se réveille...lève les yeux vers nous et se met à pleurer...j'ai encore l'autre bébé dans les bras ! Je couche le bébé sur le banc à côté de moi (heureusement, il dort... lui) et prend la petite sur mes genoux et la calme en lui parlant doucement. Elle arrête de pleurer et se laisse bercer.

Au bout d'une heure, ses parents reviennent et sont surpris que j'aie réussi à prendre la petite...Faut dire qu'elle n'avait pas beaucoup de choix : moi ou...Patrice !

ANECDOTE NO 3
Au réveil le matin, la mère prend la petite de deux ans dans ses bras pour l'amener aux toilettes et tout naturellement, met MES SANDALES ! Elle me sourit gentiment et quitte....Patrice se sent obligé de me spécifier qu'elle s'en va avec mes sandales...et que je serai pieds nus ! Mais je le regarde, je hausse les épaules et on rit ! Elle est revenue 2 heures plus tard ! Heureusement que ses souliers me faisaient, car j'ai dû moi aussi aller aux toilettes et ...j'avais besoin de souliers. Je vous dis que j'étais d'un chic... vous connaissez les pantalons sports "Columbia", imaginez avec des souliers à talons hauts !!!

ANECDOTE NO 4
Je remarque une vieille femme, deux bancs plus loin, qui fabrique des boulettes de pâte à l'apparence boueuse et d'une odeur fortement épicée. Je questionne tant bien que mal une femme et demande de quoi il s'agit. Elle ne peut me l'expliquer,mais voilà deux femmes qui arrivent et vont me le mimer. Il s'agit d'un gommage pour le corps....et on me fait la démonstration sur les bras.


Tout le monde nous regarde très attentionné et une fois terminé, une femme fait sentir mes bras à Patrice. Devant son air satisfait et ses yeux on ne peut plus heureux, toutes les femmes s'exclament et rient de plus belle ! Nous avons distrait l'assemblée...

Avec du recul, ce fut de belles expériences. Nous avons eu du plaisir et malgré nos appréhensions, le temps a passé vite.

Accostés vers 11h45 le jeudi matin, nous sommes enfin arrivés en Égypte. C'est le chaos total...tout le monde se bouscule pour sortir, nous sommes tassés comme des sardines, ça pousse, ça crie...mais on nous empêche de sortir car les gens de la sécurité doivent arrêter six personnes entrées illégalement sur le traversier ! Le bordel....mais on s'en est bien sorti malgré tout !

Toute une expérience que ce traversier...dire que nous devrons en prendre un autre d'une durée de trois jours...pour quitter l'Égypte et se rendre en Europe. Rien que d'y penser, j'en frissonne...et ce n'est pas de joie ! Je pense qu'on a notre dose de traversiers pour ce voyage-ci !

La suite...la vie en Égypte !

lundi 27 juin 2011

LE BOUT DU MONDE... WADI HALFA !!!

PROBLÈME DE CAMÉRA...MALHEUREUSEMENT
PAS DE PHOTOS POUR LES PROCHAINS JOURS !

DIMANCHE 19 JUIN

Nous roulons toute la journée sous une chaleur accablante...décidément, nos corps ne s'habituent pas à cette sensation d'être dans un sauna !
J'ai de la misère à respirer dans mon casque de moto, et la visière levée, c'est encore pire...l'air est suffoquant !

Nous continuons notre route, mais devons arrêter pour s'hydrater en buvant et en mouillant le foulard que l'on porte autour du cou, cela aide à faire baisser notre température corporelle !

Nous arrivons enfin à Atbara, affamés ! Une galette de pain et de l'eau...c'est tout ce que nous avons dans l'estomac depuis ce matin. Il est maintenant 15h ! Le motel avec chambre climatisée est la récompense ultime de la journée.

Nous avons faim, Pat me dit que l'on devrait commander une pizza de Pizza Hut ! Je redescend à la réception pour payer la chambre et demande au préposé, en riant : "J'ai une drôle de question : pouvons-nous commander une pizza ici ?". "Of course..". Quoi ????? Alors je commande une pizza végétarienne (je ne prends pas de chance sur la sorte de viande...) avec deux Coca-Cola. Arrivée à la chambre, je dis à Pat : "La pizza s'en vient !"

Et environ 40 minutes plus tard, le préposé arrive avec un cabaret et notre pizza toute chaude, embaumant la chambre. Wow, une vrai pizza... Elle est délicieuse et nous en bavons. Quel régal ! Cela fait changement des galettes de pain et de l'eau.

Comme notre caméra ne fonctionne plus, nous allons en "ville" pour en acheter une, copie d'une Canon digitale...150$, quand même pas si cheap! Mais, on s'est fait avoir. Elle ne fonctionne pas bien, alors nous prenons seulement une ou deux photos avec le IPhone ! Alors, pas de reportage-photos pour quelques jours.

LUNDI 20 JUIN

Ce matin , c'est à 4h30 que nous enfourchons l'engin pour attaquer cette chaude journée et faire le plus de kilomètres avant le lever du soleil. Mais il fait encore très noir et ce n'est pas évident de rouler à la noirceur car les phares de la moto n'éclairent pas très bien. Nous roulons à peine 70km...prudence oblige !

Il reste 950 km avant Wadi Halfa, alors on aimerait faire environ la moitié aujourd'hui, selon le village où nous trouverons un motel potable.

Hier, nous étions tellement épuisés en arrivant, que Pat a oublié de faire le plein d'essence et on s'est dit qu'on en mettrait chemin faisant... ! Alors, après environ 100 km, il m'annonce que l'on va peut-être...sûrement manquer d'essence sur cette longue route du désert, complètement isolée de tout. Il n'y a aucun village...aucun animal...rien! Les seuls animaux que l'on voit sont des carcasses de vaches ou de chameaux morts sur le bord de la route, déshydratés. Les carcasses ressemblent à des jouets en plastique qui se seraient dégonflées.

Tout à coup...oups...on tombe sur la réserve ! Ça presse de trouver de l'essence. Pat ralentit la cadence pour prendre le moins d'essence possible...et on roule environ encore une heure et on commence à perdre espoir ! Mais c'est sur les vapeurs d'essence que nous atteignons la station service ! Ouf...on a eu doublement chaud !

Nous arrêtons à 15h dans un village où le motel est affreux ! Je décide de visiter quand même, car nous sommes exténués ! L'homme qui m'accueille veut absolument que j'enlève mon casque de moto...non, non, je veux juste voir la chambre. Il m'amène au fond de la cour et enlève le cadenas sur la porte du hangar (elle barre de l'extérieur !!!) La pièce est sur la terre battue, n'a pas de fenêtre et il y a trois sommiers rouillés, troués, avec de vieux matelas sales, roulés sur les sommiers ! Je lui dit : "non merci" ! Je reviens voir Pat et il est tout relaxe, a enlevé son casque et son manteau, pensant que la journée s'arrête ici. Il me demande si cela fait l'affaire. Je lui dit : "J'aime mieux coucher sur le bord de la route à la belle étoile que de coucher là !". Il me demande combien de kilomètres qu'il reste à faire avant Wadi Halfa : "La pancarte indique 174 km. Te crois-tu capable de continuer malgré la fatigue ?" "Oui, on continue"

Ne trouvant pas de motel digne de ce nom dans les deux autres petits villages que nous traversons, nous sommes obligés de rouler les 950 km pour se rendre à destination. C'est vraiment le désert....on se croirait seuls au monde, sur la lune et il fait affreusement chaud ! Pat est tellement fatigué (nous sommes debout depuis 4h...), que je dois lui masser les épaules pour enlever les points de fatigue. Toutes les dix minutes, je lui fait un massage de deux minutes. Et c'est complètement exténués, vidés...que nous arrivons à l'hôtel de la ville vers 17h30 ! Petit village assez typique...presque tous les hommes et les femmes portent la tunique; et les femmes portent en plus le foulard, certaines portent même la burka !

La chambre que nous avons n'a pas l'air climatisé. Lorsque nous l'ouvrons, nous recevons une bouffée d'air chaud, encore plus chaud qu'à l'extérieur ! Mais il y a un lit qui ressemble à un lit correct ! Les toilettes et les douches sont dans le fond du couloir...pour tous ! Mettons que les choix ne sont pas nombreux !

La faim nous tenaille alors on cherche un resto. Celui que l'on choisit ne me dit rien de bon. Les serveurs sont sales et le plancher est jonché de détritus de toutes sortes. Soudainement, je n'ai plus faim. Il commande une omelette, moi je bois de l'eau ! Le serveur apporte l'assiette d'omelette d'une main et de l'autre main, sale et tachée de sang, deux morceaux de pain qu'il dépose directement sur la table...sale elle aussi. Là, je n'en peux plus et je dis à Patrice qu'il ne devrait pas manger, cela a l'air dégueulasse ! Patrice me dit que la priorité, c'est de se nourrir. Je le regarde manger et je ris : la nourriture lui roule dans la bouche et après trois bouchées, il pousse son assiette et me dit : "Pu capable...dégueulasse !" Pour que Patrice cesse de manger quand il a faim, l'heure est grave.

C'est l'air tout penaud que nous retournons à l'hôtel manger du pain et boire de l'eau ! On se couche, mais il fait tellement chaud qu'il est passé 1h du matin lorsque nous réussissons à nous endormir

MARDI 21JUIN

À 5h30, nous sommes déjà dehors pour prendre un peu d'air un peu plus frais, en fait devrais-je écrire "un peu moins chaud", sur la galerie, avant le lever du soleil. Et nous passons le plus clair de la journée sur la galerie à boire de l'eau et à regarder passer...le temps !

Vers 15h, tannés de boire de l'eau, de manger des biscuits secs et des morceaux de pain (on se croirait des prisonniers...), on repart à la recherche d'un autre "resto". On passe devant une galerie où les hommes (il n'y a pas de femmes) mangent du poisson et ça sent bon. Le serveur est propre et le resto aussi alors on commande du poisson, seul mot sur le menu : poisson !

Notre commande arrive : trois poissons entiers, panés et frits sur une feuille de papier journal en guise d'assiette et avec deux galettes de pain. On attaque notre poisson avec nos doigts comme ustensiles. je me brûle les doigts...les hommes me regardent et rient ! Mais le repas est délicieux !

Demain, embarquement sur le traversier vers l'Égypte...enfin !





























dimanche 26 juin 2011

SOUDAN...TOUTE UNE EXPÉRIENCE

VENDREDI 17 JUIN

Derniers kilomètres effectués ce matin sur les routes de l'Éthiopie. Encore une fois, le spectacle est absolument incroyable. Que de beautés.










Mais le plus surprenant reste encore les nombreux troupeaux que nous devons éviter à tous moments : chèvres, moutons, vaches...et beaucoup beaucoup d'humains qui marchent littéralement en plein milieu de la route ! nous avons contourné au moins 40 troupeaux...c'est hallucinant !

Nous sommes donc partis ce matin à une altitude d'environ 2200 mètres avec un thermomètre affichant 20 C et en arrivant aux frontières du Soudan, on se retrouve à peine à 300 mètres avec une température frôlant les 36 C à l'ombre ! Le choc est renversant.

Les formalités pour le Visa et le passeport vont bon train...mais on demande une copie du Visa et du passeport...Oh, oh...on n'a pas de copies...mais je peux aller à 100 pieds de là, faire des photocopies. Pas de problème, je m'y rends aussitôt, en oubliant d'enlever mon manteau...et il fait chaud, chaud, chaud, cela ne se peut pas !

À l'entrée, il y a une ligne de dix hommes qui attendent pour la même chose...et me regardent tous, l'air surpris. Un homme me demande si je veux des photocopies et me fait passer en avant de lui, et l'autre aussi, et ainsi de suite. Avant que je ne le réalise, je me retrouve dans le bureau, à l'air climatisé et on m'offre de m'asseoir... Wow, quel accueil ! Je prends mes photocopies et les remercie chacun l'un tour avec un beau sourire. Après tout, il y a des avantages à être une femme...blonde...au Soudan !



Bon, il est déjà 13h et on a encore au moins 250 km avant d'arriver à la première ville où le GPS indique un hôtel. Alors, en route sous cette chaleur insupportable pour nous.

La route commence à ressembler au désert, de plus en plus ennuyante, de moins en moins de maisons et de moins en moins d'animaux, pour ne pas dire, aucun !



Nous arrivons à Gedaref sous une chaleur accablante de 46 C !!! Nous cherchons un motel : tout est écrit en arabe et lorsque l'on s'informe, personne ne parle anglais. Et le GPS est tout "four..." Ses indications sont erronées... Ah, comme on s'amuse ! Bienvenue au Soudan...






Le premier motel que l'on trouve ne m'inspire rien de bon : la bâtisse est infecte et des insectes rampants se déplacent sur l'escalier de 3 étages, que je dois monter sous cette chaleur. Arrivée en haut, je suffoque...j'ai peine à reprendre mon souffle...je suis étourdie...je suis victime de déshydratation. Je m'arrête...seulement pour mieux repartir... Car pas question de dormir ici, non merci, pas pour nous.

Le deuxième motel est mieux, mais encore une fois, notre chambre est au 4e étage. Nous avançons comme des automates, victimes de la chaleur, nous avons peine à reprendre notre souffle. Faut dire que pour dîner, nous avons ingurgité seulement un Coca-Cola...alors nos réserves d'énergie sont à plat.

On relaxe à la chambre pour faire baisser notre température corporelle et on boit des quantités d'eau. Pas question de prendre une douche froide pour se rafraîchir...il n'y a que de l'eau chaude !!! On descend à la salle à manger pour une bouchée et on remonte se coucher. Demain, on prévoit partir vers 5h pour rouler le plus possible avant la grosse chaleur du midi.

SAMEDI 18 JUIN

Comme prévu, à 5h, tout habillés, nous sommes assis sur la moto, Patrice tourne la clef : gnien-gnien-gnien...Rien ne se passe...Oups . Il recommence : gnien-gnien-gnien...Rien à faire, la moto ne démarre pas. ! Patrice fait quelques vérifications, nettoie le filtre à air et fait un nouvel essai. Rien!!! Il me dit : "Là, ça va pas ben !". N'oubliez pas que qu'il est 5h10 du matin, nous sommes au Soudan et Pat ne sait pas quoi faire... Oh boy...

Tout à coup, il me dit qu'il va changer les bougies d'allumage, car le feu ne se fait. Une chance qu'il avait pensé à en apporter. Et rajoute que si cela ne fonctionne pas, on est dans la mar....!

Il démonte la moto...et reste d'un calme surprenant...mais il respire fort !!! Ce doit être la chaleur...il fait 28 C à 5h15 du matin.





Moi, pendant ce temps, je fais le "helper" et prie pour que ça fonctionne, mais mon petit hamster pédale en tabarouette : oh non, si la moto ne fonctionne pas...où et quand va-t-on avoir des pièces...et il nous reste 1 jour pour se rendre à Khartoum, au ministère de l'Immigration pour s'inscrire comme touristes..nous sommes au Soudan, on a 1100 km à faire pour se rendre à Wadi Halfa pour mardi...on peut pas rester au Soudan...! Et l'a je dis à mon hamster : arrête c'est assez...stop ! Ça va marcher..je vais prier et je garde confiance.

Et après 1h30 de "bricolage", Pat me dit : là fait ta prière ! Je lui répond que c'est déjà fait. Il tourne la clef et EUREKA...ÇA MARCHE ! Ouf, quelle chance !

Nous arrêtons prendre un rafraîchissement et on jase avec un couple... Ils sont très heureux de poser, mais demande un pourboire !



C'est vers 15 h que nous arrivons dans la grosse ville de Khartoum où la circulation est très dense en ce samedi.

Et évidemment, le GPS ne fonctionne pas plus que la veille. Toutes les directions qu'il nous fait prendre ne nous conduisent jamais à un motel. Et on tourne en rond, et on revient... Et il fait atrocement chaud !!! On se sent comme des petits poulets au four ! Ah qu'on s'amuse...des heures de plaisir !!!

On trouve un motel avec air climatisé...notre premier critère de recherche !!! Et notre chambre est au...4e étage ! Décidément, on s'est donné le mot pour nous faire faire de l'exercice sous cette chaleur !

On s'informe au préposé de l'hôtel pour le traversier pour l'Égypte. Il connaît quelqu'un qui viendra nous rencontrer à l'hôtel et nous donnera tous les renseignements nécessaires, même qu'il nous avise que la loi a changé et que nous ne sommes pas obligés d'aller s'inscrire au ministère de l'Immigration, on peut le faire à Wadi Halfa en même temps que les papiers pour la traversée. Parfait ! Tout va pour le mieux ! On peut donc quitter demain matin pour Wadi Halfa !

On se douche, un repas et on monte à la chambre...relaxation nécessaire !

À suivre...






samedi 25 juin 2011

ÉTHIOPIE...HERE WE ARE !

VENDREDI 10 JUIN

Nous avons eu une bonne nuit de sommeil et on est prêt pour l'Éthiopie. On traverse tôt car le village de Moyale est divisé en deux : la frontière est au centre. Il y a Moyale, Kenya et Moyale, Éthiopie. Les gens des deux villages traversent à pied régulièrement d'un côté à l'autre.



Il pleut...Hum, nous ne sommes pas habitués à rouler sous la pluie... cela fait des mois que nous avons du beau temps, mais oh, oh, on nous dit que c'est la début de la saison des pluies en Éthiopie ! On ne peut pas toujours être chanceux. Mais, la route est tellement belle et tout en serpentin...la bruine qui tombe et les montagnes rendent le paysage encore plus beau.


On roule deux jours et on se rend à Addis Ababa. On arrête dans un petit village pour se restaurer, mais les menus sont en arabes et personne parle anglais. Le fun qui commence...plus on avance vers le nord, moins les gens parlent anglais !



On arrive à Addis Ababa quelques minutes avant l'orage ! Il tombe des cordes !!! On arrête se mettre à l'abri et chercher dans le GPS un motel digne de ce nom.

Près du motel, ah ah, ah.. un café bar-resto avec de la bouffe américaine : hamburgers, frites, on se régale. Cela fait changement du riz.

Mais j'avoue que quelques fois, sur la route, je dis à Patrice : ce serait l'fun si tout à coup on pouvait manger une bonne poutine et un hamburger de la Patate Mallette !!! Patrice me répond : arrête j'en bave !!! Ou à d'autres moments, l'un dit à l'autre : si on voit un Tim Hortons, on devrait arrêter prendre un café !

DIMANCHE 12 JUIN

Ce matin , il fait beau et chaud. On quitte tôt et on roule 240 km pour arriver à Debra Markos. Peu après notre arrivée, le ciel se couvre et...il pleut ! On trouve un hôtel au centre-ville.


Le motel coûte à peine 12 $ et il s'agit d'un très gros hôtel. Et que dire des repas : un steak avec légumes, riz, pain baguette, deux Coca-Cola, un spaghetti et un soupe, le tout pour la modique somme de...4$ !!! Et c'est super bon !!!



Le coût de la vie en Éthiopie est très bas...et les gens sont tellement souriants et gentils. Lorsque nous traversons en Éthiopie, les enfants crient et nous saluent tout souriants; on dirait que nous étions attendus. Je me sens un peu comme la Reine : je ne cesse de faire de petits signes de la main à gauche, à droite ! Et tout le monde souligne notre passage d'un sourire ou d'un signe de la main. Wow, quel accueil. Et dire que certains motocyclistes que nous avons rencontrés nous ont dit que c'est le pays qu'ils ont aimé le moins. Comme quoi les choses varient d'un voyageur à l'autre.

Ici, les gens marchent tous dans la rue...et dans le milieu ! Il faut faire très attention car à chaque tournant, on ne sait jamais ce que l'on devra éviter : des enfants, un troupeau de moutons, des chèvres assises dans la rue ou tout simplement un homme marchant nonchalamment !


MARDI 14 JUIN

On se rend à Bahir Dar où nous prenons une excursion pour aller voir les chutes qui forment le début du Nil.

Nous faisons le trajet en mini-bus. Et arrivés à l'entrée du parc, nous devons marcher environ 40 minutes, parfois des pentes assez escarpées, dans de la roche...pour se rendre au haut des chutes.





Il s'appelle le "Blue Nil"...Oui, oui, le Nil Bleu....je le sais..je le sais... il n'est pas bleu, mais c'est comme ça !










MERCREDI 15 JUIN

Nous avons roulé 310 km pour se rendre à Lalibela, cité monastique et lieu de pèlerinage, situé à 2 630 mètres d'altitude, célèbre pour ses onze églises monolithes médiévales taillées et creusées à même le roc, dont la plus célèbre Église Saint-Georges, datant de huit siècles.

La route pour s'y rendre est absolument époustouflante, dans les nuages !
















À notre arrivée dans le petit village, nous trouvons un bel hôtel qui semble arriver tout droit du 17e siècle ! On se croirait vraiment à une autre époque.











Mais ce n'est pas long que le temps se couvre. Nous réservons un guide pour aller visiter les églises, et c'est sous la pluie que nous jouerons une fois de plus aux touristes. Comme les églises sont taillées dans les montagnes, nous n'avons pas beaucoup de recul pour prendre des photos ! Ici, vous voyez la croix de la fameuse église St-Georges.












Malgré la pluie, nous avons adoré notre visite de ces lieux de pèlerinage où même aujourd'hui, certaines églises sont encore utilisées pour les offices et les prières. D'ailleurs, nous avons dû attendre pour faire la visite de l'église St-Mary's.

Jeudi le 16 juin, nous quittons pour Gondar, dernier arrêt en Éthiopie avant de traverser au Soudan.



VERS L'ÉTHIOPIE...SUITE

PHOTO Hôtel à Marsabit

À l'hôtel, le préposé nous dit que la route que nous venons de faire était facile, mais que la route pour se rendre à Moyale, village frontalier de l'Éthiopie, est bien pire que celle que nous venons de faire, presque pas faisable en moto !!! Ayoye...Patrice est inquiet car si c'est pire que ce que nous venons de faire, la moto subira trop de chocs, ce qui risque de l'endommager gravement et mettre en péril nos chances de se rendre en Égypte.

Alors on engage un gars qui fait des aller-retour à Moyale avec son Land-Cruiser. Il mettra les motos dans la boîte et Patrice et le mécanicien voyageront assis sur les motos...et Tom et moi dans le véhicule avec le conducteur...sur un banc prévu pour deux! Départ prévu à 6h30 le lendemain.

Jeudi matin 6h30 c'est le départ, comme prévu. Vous auriez dû nous voir, Tom et moi, essayer de s'asseoir dans le camion. Je suis écrasée entre les deux hommes, au centre...avec le bras de vitesse entre les deux jambes ! Le jeune conducteur est gêné chaque fois qu'il doit changer les vitesses ! Patrice de son côté a revêtu tout son équipement de moto, incluant le casque, car après tout, il roulera en moto...dans la boîte du camion !



Et la route est totalement, entièrement, absolument...exécrable d'un bout à l'autre ! Patrice remercie le ciel d'avoir pris cette décision, car jamais les motos n'auraient enduré ce traitement. Même en camion, on roule à peine 35 km... On se demande même si le camion tiendra la route !

Après deux heures POW...une crevaison et le pneu de rechange est plus usé que le pneu crevé.



Nous traversons le désert de Chabi. C'est incroyable que des familles nomades y vivent. À un endroit, un camion est arrêté sur le bord de la route et l'homme nous fait signe d'arrêter. Aussitôt que nous arrêtons, il demande de l'eau. Notre conducteur lui donne...ma bouteille d'eau ! Il dit que cela fait 3 jours qu'il est en panne et personne arrête pour l'aider.

Il est difficile pour nous de juger si oui ou non on devrait arrêter pour prêter main forte. Hier, un camion est arrêté sur le bord de la route. Un jeune homme nous fait signe d'arrêter...une femme est assise sur le bord de la route avec deux petits enfants...Il fait 35 C et en plein désert !

Est-ce un vrai bris mécanique ou une mise en scène ? Car on nous met en garde contre ce genre de choses. Et c'est difficile de ne pas arrêter pour aider une petite famille, nous avions des sentiments partagés : le réflexe d'arrêter pour aider ou ignorer, continuer notre chemin? Mais que faire ?Nous continuons notre chemin, un pincement au cœur.

Après 1h30 de "brassage de carapaces", on est ankylosé et je demande au conducteur pour arrêter quelques minutes. "Oh non" qu'il nous répond, "c'est bien trop dangereux". On ne devrait pas arrêter. Oh, oh, et nous hier, avons arrêté dans un petit village !

Comme nous avons du temps à tuer, j'engage la conversation avec le conducteur. Il me raconte qu'il a donné de l'eau à l'homme car il sait ce que c'est que d'avoir soif. Quand il était jeune, il vivait avec sa famille dans le désert. Il marchait des dizaines de kilomètres pour aller chercher de l'eau..et parfois, il n'y en avait pas ! Ses parents étaient nomades et lorsqu'il avait 7-8 ans, il était dans un "boarding school", c'est à dire qu'il quittait la "maison" le lundi matin et revenait le vendredi soir. Et souvent, lorsqu'il revenait chez-lui, ses parents avaient déménagé le campement durant la semaine et il devait les retrouver...

Pouvez-vous imaginer les sentiments d'un jeune enfant qui quitte pour l'école pour une semaine et ne sait pas, le vendredi soir venu, où il retrouvera sa famille, ni quand !

Je pourrais continuer comme ça à vous raconter des anecdotes, mais ce serait trop long. Vous ne pouvez imaginer toutes les discussions que nous avons eues depuis le début de ce voyage avec les différentes personnes croisées sur notre route. C'est tellement enrichissant ce genre de conversations, cela nous fait réfléchir beaucoup sur la vie, mais surtout nous fait prendre conscience de la chance que nous avons d'être nés au Canada, à quel point nous sommes choyés !

C'est dommage, car je sais pertinemment qu'aussitôt revenus à la maison, nous oublierons en partie ces leçons de vie et nous retomberons vite dans notre train-train quotidien, prenant tout pour acquis. Même si l'on promet d'apprécier plus ce que l'on a et d'être moins exigeant, on se plaindra malheureusement souvent pour des riens, de petites choses qui nous irritent sans raisons, et auxquelles on accorde un peu trop d'importance : un petit pépin sur l'auto, la circulation trop lente, un mal de dos, un paiement à effectuer, une pluie alors qu'on avait planifié une activité à l'extérieur...Si l'on vivait seulement une semaine la même vie que ces gens, peut-être serions-nous gênés de nos complaintes !

Le reste de la route se déroule bien, et nous atteignons enfin Moyale, aussi fatigués que si nous avions fait la route à moto..ou presque !

Ah... que le lit est moelleux et reposant !

HORS-ROUTE...VERS L'ÉTHIOPIE

MARDI 7JUIN

Ce matin, nous quittons nos amis. Mais ce n'est qu'un "Au revoir" car le monde est tellement petit, qu'il est certain que nous nous reverrons sur la route un jour ou l'autre, dans ce voyage-ci ou un bien dans un autre !

Le ciel est tristounet ce matin : il tombe une petite bruine qui rend le temps maussade ! Nous avons peine à sortir de la ville en ce matin pluvieux où la circulation est très dense et chaotique. Cela nous prend 1h30 pour sortir de la ville et faire 50 km à peine.

Le temps est sombre mais ce n'est pas seulement à cause de la bruine, il s'agit de la pollution qui est absolument incroyable. Et il y a de la construction partout, donc tout plein de détours : on contourne les tas de sable, les tas de roches, la machinerie à travers tout ça...les travailleurs. C'est à peine croyable, on circule au milieu de ce chaos !

Nous avons environ 300 km à faire aujourd'hui, dont 125 de hors-route pour se rendre à Isiolo. On sort finalement de la route et attaquons l'autoroute. De l'asphalte digne des plus belles villes : fraîchement pavée, l'autoroute est un plaisir à rouler, et le paysage très beau, de plus en plus de villages.

C'est tellement agréable et relaxant, de belles longues courbes, dans les montagnes. Mais, finalement l'inévitable arrive : fin de l'asphalte ! Et croyez-moi, il s'agit de "hors-route" assez "rock&roll"...






Sur certaines distances, on roule à peine 20 km dans du sable, de la petites roches, (comme dit Pat "ball-bearing"), des crevasses très creuses et...beaucoup, beaucoup de laveuse !!!! Par endroits, cela brasse tellement qu'on a peur de perdre des morceaux (de moto...pas de nous!!) et d'abimer la suspension. Et dire que demain, on en aura 240 km comme ça, c'est décourageant, Même Patrice trouve cela pénible, c'est peu dire !



À mi-chemin, on arrête dans un petit, très petit village. Je n'ose pas sortir la caméra tellement les regards sont méfiants et les gens peu souriants. À peine deux minutes le temps de prendre une gorgée d'eau et on repart.

Nous arrivons finalement à Isilio, sûrement un petit village assez difficile car il y a de l'armée un peu partout. Les gens nous tournent autour, nous touchent...je n'aime pas vraiment. On se trouve rapidement un petit hôtel où l'on peut enfin relaxer. Mais pas pour longtemps, on décide d'aller faire un tour au village, Pat veut se faire couper les cheveux.



Pendant que j'attends, un gars me questionne sur tout : comment on s'appelle, d'où l'on vient, où va-t-on, etc. Je n'arrive pas à m'en débarrasser. Pat et moi on voulait aller à la banque, mais on retourne à l'hôtel. Mais après quelques minutes seulement, je veux aller dans le village m'acheter une bouteille d'eau, j'ai le goût d'aller voir les gens. Pat m'attend assis à la terrasse de l'hôtel. J'ai à peine le temps de faire 25 pieds en dehors de la clôture de l'hôtel qu'un homme m'approche. Il me suit, me questionne...je l'évite, je l'ignore...mais il devient de plus en plus insistant. Une femme voilée lui dit quelque chose qui ressemble à des bêtises ...il lui répond sur le même ton; et elle me demande si elle peut m'aider. Oh oui, je veux une bouteille d'eau. Elle m'indique où aller, à peine à 50 pieds de l'hôtel...parfait. Le gars me suit et veut m'aider avec la bouteille. La dame du magasin lui dit de me laisser tranquille. Il me suit toujours, je retourne à l'hôtel, je lui dit de me foutre la paix...de dégager et j'accélère le pas..il me touche l'épaule...Je lui crie de ne pas me toucher et heureusement j'arrive à l'hôtel...dès qu'il voit la barrière, il recule. Mauvaise idée d'aller marcher seule dans ce village !









Le lendemain, mercredi, nous entreprenons 240 km de route difficile entre Isiolo et Marsabit où un couple de touristes s'est fait attaqué il y a deux semaines à peine ! Ils ont arrêté sur le bord de la route et une altercation est survenue entre eux et des nomades. Des propos acerbes ont été échangés et des coups de feu tirés. Le touriste a reçu une balle au visage. Et ce matin à l'hôtel, un homme nous dit de faire attention et de ne pas arrêter en chemin. Il nous explique que dans cette région du Kenya, il a plu l'équivalent d'environ une heure en 24 mois. Les terres sont brûlées, les animaux meurent de soif; ils sont inquiets et cherchent par tous les moyens une solution : les touristes en sont une ! Donc, ce matin nous avons un peu les nerfs à fleur de peau. Malgré notre confiance en la vie et notre "feeling" que tout ira bien, il reste en nous une fibre qui vibre, qui palpite à l'idée de faire cette longue route. Et la journée s'annonce chaude...

Nous partons tôt et dès les premiers kilomètres, nous faisons face à toutes les conditions de hors-route imaginables : ce n'est pas possible que l'on fasse 270 km aujourd'hui et encore autant demain ! Au moins, le paysage est beau...










Patrice me dit qu'il trouve cela difficile : deux sur la moto, avec les bagages, dans ces conditions extrêmes et cette chaleur suffocante, c'est pénible. Mais, grâce à ses habiletés de conducteur, nous réussissons à faire la trajet sans encombres, malgré les passages difficiles.

Jamais nous ne nous sommes sentis en danger : nous avons croisés des camions, les gens nous ont salués gaiement; nous avons croisés des nomades, tout souriants et aimables. Et, c'est tout exténués et fiers que nous avons atteint Marsabit !

La suite dans l'autre récit...VERS L'ÉTHIOPIE...SUITE





EN ROUTE POUR LE KENYA

JEUDI 2 JUIN

Nous sommes à nouveau sur la route, en direction du Kenya, Nairobi plus précisément.

Nous venons de quitter Fulgencio. Clara nous a fait une très grosse caresse et nous dit qu'elle aurait aimé que l'on reste plus longtemps! Que la maison sera grande sans nous, etc. Imaginez donc, une maison déjà pleine avec trois enfants et un surplus de trois étrangers à héberger et à nourrir... Et je peux vous dire qu'ils n'ont pas les mêmes commodités qu'en Amérique!!!

Clara a même ajouté : "Vous avez maintenant une famille en Afrique. Dites à vos amis et à votre famille qu'ils ont dorénavant des "amis en Afrique", et ils sont les bienvenus." Et je sais que vous seriez tous accueillis chaleureusement et à bras ouverts. Quelle famille!

Nous avons environ 540 km à faire pour nous rendre à Nairobi, donc nous ferons le trajet en deux jours. Nous aimons arriver tôt dans les villes et villages où nous couchons pour avoir le temps de visiter à pied, en touristes, les rues et ruelles, et prendre le pouls de la vie des gens.

La route n'est pas vraiment belle. J'aimerais vous dire que l'asphalte recouvre des kilomètres de belles routes, agréables à rouler, mais ce n'est pas vrai...il y a des bouts de route asphaltés, oups...de gros trous...oh, oh, attention de la petite roche et de la terre...oh non, du sable... Ah bon, de l'asphalte, oups de gros trous...et c'est comme ça sur des kilomètres et des kilomètres. Et sur des routes en serpentins...Alors, vous comprenez pourquoi après environ 200-250 km, on en a assez de cette vigilance nécessitant toute notre attention.

Nous arrivons à la frontière du Kenya. Il y a tellement de bicyclettes qu'on se croirait en Chine! Pas ou presque pas d'autos...que des bicyclettes. L'entrée au Kenya se fait sans encombres et rapidement.






Nous roulons jusqu'à Kisumo et après une douche, on s'empresse de descendre dans les rues d'aller marcher à travers les kiosques du marché du jeudi. On marche assez loin et on prend un toc-toc pour revenir. L'expérience est très amusante. À un feu rouge, un autre toc-toc s'arrête à côté de Patrice lui demande d'où nous venons. Je demande au garçon qui nous conduit : "Ben voyons, comment fait-il pour savoir que nous sommes des touristes ?". Il trouve cela très drôle...je crois que nous sommes les seuls blancs de toute la ville !



Le lendemain , c'est sur des routes très désertes et vraiment ennuyantes que nous roulons et montons en altitude.







À un certain moment donné, on doit arrêter dans un petit village pour
ajouter des "pelures" ! Les gens ici portent leur manteau d'hiver... C'est la première fois du voyage qu'il fait froid. Faut dire qu'il est tôt le matin et que nous sommes à près de 2000 mètres d'altitude. Sous un ciel nuageux et très venteux par endroits.




L'hôtel du village...



Plus on approche de Nairobi, plus la température se réchauffe et le soleil apparaît. Et le décor change. On voit des champs de plantation de thé et des ouvriers affairés à la cueillette un peu partout le long des routes











Finalement, on arrive à Nairobi...par la porte d'en arrière ! Ce n'est pas tout à fait l'image que l'on s'était fait de Nairobi.






Il n'y a pas de camion à ordures...alors ils brûlent les vidanges sur le bord des routes, n'importe où. Je crois qu'ils devraient prendre exemple sur les habitants de Kigali qui nettoient leur ville à chaque semaine !


Les chèvres traversent au milieu de la circulation, à qui mieux-mieux, complètement indifférentes au bruit des klaxons.





Nous arrivons à Jungle Junction, endroit reconnu par les voyageurs, particulièrement les motocyclistes et ceux qui voyagent en camion 4X4. Il s'agit d'une grande maison avec chambres à louer et un grand terrain où certains peuvent installer la tente. Il y a un garage où on peut faire faire l'entretien et les réparations sur son véhicule. L'endroit est vraiment agréable...on ne sent à la maison.





Voici la chambre que nous réservons...le camping ne nous dit plus rien. On a le goût d'un peu plus de luxe : un bon grand lit et une douche chaude ! Car souvent, on nous dit oui pour l'eau chaude, mais elle est en réalité tiède.



Ici, voici notre engin en pièces détachées. Car la moto a besoin de réparations : changement de chaîne, changement de "sprokets", pneus neufs et changement d'huile. Il faut qu'elle soit en ordre, car en quittant Nairobi, nous entreprendrons le bout du voyage le plus difficile et le plus dangereux pour se rendre en Éthiopie : 500 km de "hors-route", niveau expert ! Deux sur la moto avec les bagages, ce ne sera pas évident. mais, regardez Pat, il n'a pas l'air trop nerveux...!




Alors, le vendredi, nous restons à Jungle Junction. Mais, le samedi à 13h, le proprio ferme le garage pour le week-end ! On pensait faire les réparations samedi et dimanche !!! Mais non, la moto de Tom sera réparée seulement lundi. Comme Tom a trouvé un autre endroit pour dormir, nous quittons samedi, vers 14h pour aller dîner et se rendre chez la dame qui nous accueillera samedi soir au lieu de dimanche soir. Et nous reviendrons lundi matin à Jungle Junction...

On roule pendant 15 km et on tourne en rond : le GPS ne trouve pas la rue...et comme ils n'ont pas de numéros de porte...on cherche, on cherche. Et lorsque l'on demande notre route, on nous répond, mais les gens semblent perplexes. Le quartier dans lequel nous sommes me rend inquiète, un peu...Finalement, on arrive à destination vers 18h30, il commence à faire sombre. OH MY GOD ! Coudonc, ça ne peut pas toujours benp aller...

On arrive devant une espèce de bâtisse avec la cour au centre et des appartements autour, et tout à côté, au fond de la cour....les "toilettes" ! Tom m'avait dit en après-midi que les toilettes étaient à l'extérieur, mais j'ai rit...j'ai pensé qu'il me faisait marcher... Et je lui avait dit : "ben oui...tu me niaises..." Oh que non !!!

L'appartement est en fait un deux pièces où elle vit avec son fils de 10 ans : un salon et une chambre avec un lit double et un lit simple, et au bout des lits, un baril d'eau, un petit poêle à la paraffine, et un poêle à deux ronds. Et de menus articles de cuisine!










Il fait noir et il n'est pas question de conduire dans ce dédale de rues à la nuit tombée. Nous n'avons pas d'autre choc que de rester. Patrice dit a Tom que si nous étions arrivés plutôt, on repartirait. mais, bon voilà qu'on est là. Et l'avise que nous, à la première heure le lendemain, on repart. Alors, on restera...pour un soir seulement ! Tom lui avait dit 2 soirs. Il doit trouver une excuse pour expliquer notre départ tôt le lendemain matin.

Sa sœur, Lucy, nous accueille, car la dame est sortie et doit revenir vers 20h. Elle nous offre de nous faire à souper : "Non merci, nous avons mangé.". Elle nous dit qu'elle fait bouillir de l'eau pour prendre notre douche : "Non merci, on a déjà pris notre douche (hum...)". Et je sors nos sacs de couchage...

La conversation s'engage, très agréablement. Elle est très gentille et s'excuse pour le retard de sa soeur. Finalement, vers...21h45, Betty arrive avec son fils. Elle est très contente de nous accueillir chez-elle et s'excuse de l'heure tardive. Tom l'avise que nous resterons seulement un soir, car sa moto a besoin de réparations le lendemain. Elle est très déçue, mais comprend.

Vers 22h15, elles se font à souper... dans "notre chambre"...avec le poêle à paraffine. Il s'en dégage une odeur tellement désagréable que les yeux nous piquent : elle doit ouvrir une fenêtre, sans moustiquaire évidemment, pour aérer... Bienvenue les maringouins !!!

Malgré tout ça, nous avons aimé notre expérience. Nous avons eu une très belle conversation. Elles sont très intéressantes et ont de belles valeurs. Elles nous ont parlé de la vie au Kenya, de la religion (elles sont très pratiquantes), et de leurs rêves. Betty se met de l'argent de côté pour s'acheter un terrain et se faire construire une maison pour elle et son fils. Vraiment, des filles charmantes et contentes de nous rencontrer.

À l'heure du dodo, vers minuit (très très tard pour nous), elle nous offre la chambre, Pat et moi dans le "petit" lit double et Tom dans le lit simple. Elle couche sur le plancher du salon et laisse les fauteuils pour sa soeur et son fils.

Le lendemain matin, 5h30, la nature nous réveille, Pat et moi : il faut aller à la salle de bain...euh...aux toilettes, dehors... et il fait noir ! Je prends la lampe frontale et je dois NOUS éclairer... Moment mémorable...VRAIMENT TRÈS DRÔLE.

Revenus à l'intérieur, tout le monde se réveille, on jase quelques minutes et à 6h30, nous quittons. QUELLE AVENTURE !

On se rend au resto pour déjeuner et à 9h, nous sommes revenus à Jungle Junction et on reprend la même chambre, pour deux soirs, dimanche et lundi. Ah, on a l'impression de revenir à la maison. On prend une douche et...on se couche ! On récupère de notre dernière nuit qui fut trop courte et nous avons mal dormi !

Nous retrouvons nos amis Angie, Daryll et Dominic qui sont eux aussi venus chez Jungle Junction ; Angie et Daryll pour de petites réparations sur les motos, Dominic pour sa part a atteint la fin de son périple en Afriqur et reprend l'avion pour la maison mercredi. Alors pour lui, ce sont les préparatifs d'expédition de sa moto en Angleterre.

Le lundi, ce sont les réparations sur la moto de Tom et nous regardons la carte et faisons les derniers préparatifs.

Mardi matin, en route pour l'Éthiopie...

À suivre....à bientôt !